Quelques semaines seulement après la découverte du bug Heartbleed, les utilisateurs moyens comme vous et moi pourraient s’inquiéter d’un autre problème très répandu qui ne sera pas facile à réparer. Il s’agit du bug « Covert Redirect » récemment révélé par Wang Jing, un étudiant en doctorat de mathématiques à l’université de technologie de Nanyang à Singapour. Le problème a été détecté au sein des célèbres protocoles Internet OpenID et OAuth. Le premier est utilisé quand vous vous identifiez dans des sites qui utilisent vos profils Google, Facebook, LinkedIn, etc. Le deuxième est utilisé quand vous vous autorisez des sites, des applications ou des services avec Facebook/G+/etc., sans révéler pour autant votre mot de passe à ces sites externes. Ces deux protocoles sont utilisés ensemble et vous pourriez bien être en train de communiquer vos informations aux mauvaises personnes.
La menace
Nos amis de Threatpost ont une explication du problème plus technique ainsi qu’un lien vers la recherche originale, mais nous vous épargnerons les détails inutiles et allons vous décrire le possible scénario d’attaque et ces conséquences. Premièrement, dans le cas où un utilisateur visiterait un site d’hameçonnage qui utilise le bouton « S’identifier avec Facebook ». Un site peut ressembler de prêt à un service populaire ou se faire passer pour un tout nouveau service. Ensuite, une vraie fenêtre Facebook/G+/LinkedIn s’ouvrira, demandant à l’utilisateur de rentrer son nom d’utilisateur et son mot de passe afin d’autoriser le service à accéder au profil de l’utilisateur. Enfin, l’autorisation d’utiliser le profil est envoyée au mauvais site (d’hameçonnage) en utilisant une redirection incorrecte.
Une vraie fenêtre Facebook/G+/LinkedIn s’ouvrira, demandant à l’utilisateur de rentrer son nom d’utilisateur et son mot de passe afin d’autoriser le service à accéder au profil de l’utilisateur.
En fin de compte, un cybercriminel reçoit l’autorisation d’accéder au profil de la victime (jeton OAuth) avec toutes les permissions que les applications ont en général, et dans le pire des cas, avec l’habilité d’accéder aux contacts de l’utilisateur, d’envoyer des messages, etc.
Est-ce réparé ? Pas vraiment.
Cette menace ne disparaîtra pas de si tôt, car la réparation devra être aussi bien réalisée du côté du fournisseur (Facebook, LinkedIn, Google, etc.) que du côté du client (le service ou l’application externe). Le protocole OAuth est toujours en version Beta et plusieurs fournisseurs utilisent différentes mises en place qui varient selon leur habilité de contre-attaquer l’attaque mentionnée précédemment. LinkedIn est mieux positionné pour mettre en place la réparation et gère les choses de manière plus stricte en exigeant que le développeur du service externe fournisse une « liste blanche » des redirections correctes. Pour le moment, chaque application qui utilise une autorisation LinkedIn est soit sécurisée soit non fonctionnelle. Les choses sont différentes pour Facebook qui dispose malheureusement d’un très grand nombre d’applications externes et peut-être d’une version de OAuth plus ancienne. C’est pourquoi les porte-paroles de Facebook ont informé Jing que la création d’une liste blanche « n’est pas quelque chose qui pourra être mis en place à court terme ».
Il existe de nombreux autres fournisseurs qui semblent être vulnérables (regardez la photo), donc si vous vous identifiez dans certains sites en utilisant ces services, vous devez prendre des mesures.
Votre plan d’action
Pour les plus prudents, la solution infaillible serait d’abandonner l’utilisation d’OpenID et ces fameux boutons « S’identifier avec… » pendant quelques mois. Cela vous permettra peut-être également de renforcer votre confidentialité, car autoriser ces identifications sur des réseaux sociaux rend votre activité en ligne plus facile à suivre et permet à de plus en plus de sites de lire vos données démographiques de base. Pour éviter d’avoir à mémoriser différents identifiants sur tous ces sites, commencez à utiliser un gestionnaire de mots de passe efficace. La plupart des services, de nos jours, sont équipés de clients multiplateformes et de synchronisation avec le Cloud afin de garantir un accès à vos mots de passe sur tous les ordinateurs que vous possédez.
Néanmoins, si vous avez l’intention de continuer à utiliser l’autorisation OpenID, il n’y a pas de danger immédiat. Vous devez juste faire attention et éviter les arnaques d’hameçonnage qui commencent typiquement par un message étrange dans votre boîte de réception ou par un lien provocateur sur Facebook et autres réseaux sociaux. Si vous vous authentifiez dans un service utilisant Facebook/Google/etc., assurez-vous que vous accédez au site de ce service en tapant l’adresse manuellement ou en utilisant un marque page, et non pas le lien contenu dans vos e-mails ou votre messagerie. Vérifiez bien la barre d’adresse afin de ne pas vous rendre sur des sites louches et ne souscrivez pas de nouveaux services avec OpenID, sauf si vous êtes certain à 100% que le service est réputé et qu’il s’agit bien du bon site. De plus, nous vous conseillons d’utiliser une solution de navigation sécurisée telle que Kaspersky Internet Security – Multi-Device qui empêchera votre navigateur de visiter des endroits dangereux tels que des sites d’hameçonnage.
Il s’agit juste de mesures de précaution, que tous les utilisateurs Internet devraient prendre chaque jour, car les menaces d’hameçonnage sont très répandues et efficaces et peuvent mener à toutes sortes de pertes numériques, y compris à la perte de numéros de carte bancaire, d’identifiants de messagerie, etc. Le bug « Covert Redirect » dans OpenID et OAuth n’est qu’une raison supplémentaire de les suivre, et ce, sans exception.
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